Alors qu'elle doit prochainement débuter sa carrière aux Etats-Unis et au Japon, il faudra attendre la mi-2021 pour voir débarquer chez nous la seconde génération de la berline japonaise à hydrogène. Toyota a tout changé et améliore au passage les performances de la chaîne de traction (pile à combustible, stockage). La marque, qui mise sur l'autonomie pour être une alternative crédible aux véhicules électriques à batterie, compte également sur le style pour séduire une clientèle plus large. Apparue en 2014, la Mirai (dont le nom signifie futur en japonais) est certes une pionnière. Mais, les volumes ne sont pas au rendez-vous. Elle ne s'est vendue qu'à 11 000 unités, dont à peine 800 en Europe et 136 en France (dont une partie pour la flotte Hype de taxis parisiens). Conçue à partir de la plate-forme modulaire GA-L, la Mirai est un peu plus basse mais plus longue. Elle s’est allongée de 8 centimètres et mesure désormais 4,97 m. Et a puissance passe désormais par es) et s’est transformée par les roues arrière. L'architecture est différente, puisque la pile à combustible loge désormais dans l'emplacement dévolu au compartiment moteur, au lieu d'être intégrée sous le plancher. Il y a donc plus d'espace dans l'habitacle. Par ailleurs la puissance a été portée à 128 kW (171 ch), contre 114 kW (154 ch) précédemment. Afin d’augmenter l'autonomie, Toyota a ajouté un troisième réservoir. La contenance totale atteint 5,6 kg, soit 142 litres d’hydrogène. Cela permet de parcourir jusqu' à 650 km, soit un gain de 30 % par rapport à la première génération. La marque a également amélioré le convertisseur et remplacé la batterie nickel-métal hydrure par une batterie lithium-ion. Notons que les larges aérations creusées à l'avant jouent un rôle. Elles dirigent vers la pile à combustible de gros volumes d’air qui seront rejetés après avoir été purifiés par un catalyseur qui filtre les particules jusqu'à 2,5 microns. D'ailleurs, cette action de filtration est visible sur l’ordinateur de bord. L'effort porte également sur le prix. Il devrait s’afficher autour de 65 000 euros (hors bonus), soit 15 000 euros de moins que le modèle précédent.
La marque japonaise veut creuser son avance. Alors qu'elle va lancer en 2021 une nouvelle génération de la Mirai, avec une technologie plus compacte et plus performante, elle souhaite adresser en direct le marché européen. Un groupe de travail (Fuel Cell Business Group) a été mis en place pour élargir l'usage de la pile à combustible dans d'autres domaines de la mobilité. Toyota rappelle qu'en dehors de l'automobile, l'hydrogène est utilisé dans les camions et les bus. Des tests sont par ailleurs en cours dans les trains et à bord des bateaux. Le constructeur a l'intention de se greffer sur des clusters, où une infrastructure de production et de remplissage a été mise en place. Il pense que les flottes et les services de mobilité sont un bon levier pour ce mode d'énergie. Lors d'un forum organisé au japon, le directeur de l'activité hydrogène en Europe pour Toyota, Thiebault Paquet, a expliqué que l'ambition était de multiplier par 10 les ventes de piles à combustible à court terme. Le groupe a augmenté ses capacités de production afin de pouvoir adresser justement de nouveaux marchés, tout en abaissant les coûts. Le groupe de travail souhaite travailler avec des industriels, les pouvoirs publics à l'échelle nationale et locale, ainsi qu'avec les organisations en charge de l'hydrogène.
Lors d'un congrès organisé par le média allemand Automobilwoche, le patron de BMW, Oliver Zipse, a affirmé vouloir prolonger le partenariat avec Toyota jusqu’en 2025 au moins. Les deux marques ont débuté leur collaboration en 2015 sur divers sujets, dont l'hydrogène. Précisément, parce le constructeur nippon possède déjà une certaine expertise dans ce domaine, avec la Mirai dont une nouvelle version sera lancée en 2021, et que le sujet prend de l'ampleur, BMW entend bénéficier de synergies. Alors que l'avenir s'assombrit pour les moteurs thermiques, et que les industriels essaient de limiter leur gamme, l'impulsion donnée par plusieurs pays (dont l'Allemagne, mais aussi l'Europe, le Japon, la Chine et la Corée) à l'hydrogène relance l'intérêt pour la pile à combustible. En mars dernier, par la voix de son directeur de la recherche, Klaus Fröhlich, BMW déclaré que l'hydrogène serait à terme l'un des piliers de sa stratégie d'électromobilité.
Le groupe pétrochimique britannique* a décidé de décliner son futur 4x4 en mode hydrogène. Le Grenadier va en effet reprendre la technologie du Nexo, dans le cadre d'un accord conclu avec Hyundai. Le constructeur coréen se réjouit d'une telle coopération et espère qu'INEOS va produire massivement de l'hydrogène vert. La compagnie en produit déjà 300 000 tonnes par an, en tant que produit résultant de ses activités chimiques. Le groupe dispose d'une filiale INOVYN, spécialisée dans l'électrolyse, et entend devenir un acteur majeur dans ce domaine. De son côté, Hyundai multiplie les partenariats pour valoriser son expertise dans les piles à combustible. Il veut en produire 700 000 par an à partir de 2030.
*INEOS va produire un 4X4 dans la lignée du Land Rover Defender, qui devrait être produit à l'usine d'Hambach, le site d'assemblage des Smart en France.
Pionnier de la voiture à hydrogène outre-Manche, Riversimple mise sur la “révolution verte” promise par le gouvernement de Boris Johnson, qui vise la neutralité carbone en 2050 et veut interdire les voitures à essence et diesel d’ici à dix ans. L’entreprise est pour l’instant le seul acteur britannique sur le créneau des voitures à hydrogène avec son modèle phare, la Rasa, dont le nom est dérivé de tabula rasa, ou table rase en latin. Dans les mois à venir, la Rasa entrera dans une phase avancée de tests avec des clients qui paient, à l’instar du conseil local du district de Monmouthshire, au Pays de Galles, qui soutient le projet et a donné son feu vert pour une station de distribution d’hydrogène dans la ville d’Avergavenny. Alors que le coût des voitures à pile à combustible demeure pour l’instant prohibitif, Riversimple mise sur un système de location-vente, qui comprend les coûts d’entretien et de carburant. Le fondateur de l’entreprise, Hugo Spowers, prévoit de lancer la Rasa dans trois ans.
Les deux compagnies ont conclu un partenariat stratégique pour le développement et l'industrialisation de piles à combustible et de systèmes pour des applications mobiles et stationnaires. L’équipementier allemand se concentrera sur le développement et la production de piles à combustible. Pour sa part, le constructeur de bus néerlandais sera principalement responsable de l'intégration du système et des tests en conditions réelles. ElringKlinger Fuelcell Systems Austria GmbH (EKAT), qui possède une expertise dans le domaine des systèmes complets de piles à combustible, sera un autre partenaire de la coopération. Plastic Omnium fera également bénéficier les partenaires de son savoir-faire, une fois qu'EKPO Fuel Cell Technologies, la joint-venture entre ElringKlinger et Plastic Omnium, sera créée et que l'acquisition de la filiale autrichienne sera finalisée début 2021. L'objectif déclaré du partenariat est d'amener les systèmes de piles à combustible à la maturité requise pour la production dans l'année à venir. Ceux-ci seront utilisés dans des applications mobiles et stationnaires telles que des groupes électrogènes, des véhicules hybrides ou des véhicules avec prolongateur d'autonomie. VDL, qui collaborait déjà avec ElringJKlinger, est convaincu que l'hydrogène représentera une part importante de son offre.
Alors que les pays européens intensifient leur coopération dans la production de batteries pour des voitures électriques, ils vont étendre cette approche transnationale à de nouveaux secteurs industriels comme l'hydrogène, a déclaré le ministre allemand de l'Economie. Il faut rappeler que le gouvernement allemand investit trois milliards d'euros dans la production locale de batteries afin de réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs asiatiques. L'UE a donné le feu vert à ce soutien de l'Etat fédéral dans le cadre de son Projet Important d'Intérêt Européen Commun (PIIEC). L'étroite coopération dans la production de batteries devrait servir de modèle pour d'autres projets industriels européens comme l'hydrogène, a ajouté Peter Altmaier. Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, a déclaré que Bruxelles était en train d'évaluer des projets concernant l'hydrogène et que des détails seraient probablement publiés l'année prochaine.
Alstom fournira six trains à hydrogène, avec une option pour huit autres, à FNM (Ferrovie Nord Milano), le principal groupe de transport et de mobilité de la région italienne de Lombardie. Le contrat porte un montant total d'environ 160 millions d'euros. Ces trains seront basés sur la plate-forme ferroviaire régionale Coradia Stream d'Alstom, qui est dédiée au marché européen et qui est déjà produite pour l'Italie par les principaux sites locaux du groupe. Le Coradia Stream à hydrogène pour FNM, sera équipé de la même technologie de propulsion par pile à combustible que celle qui a été introduite dans le monde par le Coradia iLint en Allemagne. Il maintiendra les hauts standards de confort déjà appréciés par les passagers de sa version électrique. La version H2 égalera les performances en autonomie et en performances que les trains diesel. La première livraison du Coradia Stream à hydrogène est prévue dans les 36 mois suivant la date de la commande.
Le Coradia iLint vient de passer avec succès trois mois d'essais sur les lignes régionales de l'ÖBB (chemins de fer fédéraux autrichiens). Au cours des trois mois d'essais sur quatre itinéraires exigeants dans le sud de la Basse-Autriche, à Vienne et dans l'est de la Styrie, l'ÖBB et ses passagers ont pu constater les performances de la nouvelle technologie de traction basée sur les piles à combustible. Elle a donné satisfaction, même sur des tronçons de voie raides et dans les conditions climatiques les plus variées. L'ÖBB se montre très positif au sujet du train à hydrogène.
Alors qu'Alstom a pris une longueur d'avance, avec des trains H2 en exploitation dans le Land de Basse-Saxe, et des commandes portant sur une quarantaine d'unités en Allemagne, Siemens s'allie à la Deutsche Bahn pour rattraper son retard. Les deux partenaires vont "tester un système complet, avec un train et des infrastructures dédiées". L'expérimentation sera menée pendant "un an en 2024" sur un ligne ferroviaire régionale du sud-ouest du pays, entre les villes de "Tübingen, Horb et Pforzheim", précisent-ils dans un communiqué. Le train développé par Siemens "aura une autonomie jusqu'à 600 kilomètres". Le groupe élabore son futur train en combinant les expertises de Siemens Mobility et de Siemens Energy. De son côté, la Deutsche Bahn s'occupera des stations capables de ravitailler un train "au même rythme qu'un train roulant au diesel", affirme l'entreprise. L'annonce de Siemens et Deutsche Bahn s'inscrit dans la volonté politique de Berlin de verdir son secteur des transports. La compagnie ferroviaire, détenue à 100 % par l'État allemand, veut atteindre un objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Rappelons que le plan de relance, outre-Rhin, prévoit un investissement de 9 milliards d'euros dans l'hydrogène.
L’armateur DFDS a dévoilé un ambitieux projet visant à développer le premier grand ferry propulsé entièrement à l’hydrogène. Programmé pour 2027, ce navire a pour nom Europa Seaways et sera exploité sur la ligne Oslo- Frederikshavn-Copenhague. La compagnie danoise a pour partenaires le bureau d’études danois Knud E. Hansen, la société de classification Lloyd’s Register, le motoriste ABB, le fabricant de piles à combustible Ballard Power Systems, la société Hexagon Purus spécialisée dans les solutions de transport fonctionnant à l’hydrogène, l’énergéticien danois Ørsted et le fonds Danish Ship Finance. Le cahier des charges fait état d’un navire pouvant embarquer 1800 passagers et disposant de 2300 mètres linéaires pour les véhicules, afin de loger 380 voitures ou 120 camions. L’énergie nécessaire à sa propulsion et à tous les besoins du bord sera assurée uniquement à partir d’hydrogène. Celui-ci viendra alimenter des piles à combustible d’une capacité 23 MW, bien au-delà de celles en vigueur aujourd’hui. DFDS privilégie la solution de l’hydrogène gazeux pour ce grand ferry, avec un réservoir d’une capacité de 44 tonnes.
L’industriel annonce une collaboration renforcée avec son partenaire anglais Ceres Power. A l'horizon 2024, tous deux prévoient de produire en masse des piles à combustible de type SOFC pour des applications stationnaires. Le groupe allemand prévoit d'ailleurs d'investir d'ici là des centaines de millions d'euros dans cette technologie. La capacité de production d'ici 4 ans sera de 200 MW.
Un an après avoir lancé la première chaudière 100 % hydrogène en Europe, et obtenu la certification Kiwa - référence mondiale sur les marchés de la construction, la fourniture de l’eau, des énergies ou encore de la santé – (ce qui lui permet d’utiliser jusqu’à 20 % d’hydrogène dans les chaudières domestiques néerlandaises), le fabricant poursuit sur sa lancée. Il prévoit en effet de réaliser trois expérimentations aux Pays-Bas. Dans un premier temps, BDR Thermea souhaite convertir un quartier entier à l’hydrogène, en coopération avec l’opérateur de réseau Stedin, à Uithoorn, dans le nord du pays. Le second projet concerne une « maison à hydrogène », à l’est, dans la commune d’Apeldoorn. Ce bâtiment équipé de la chaudière 100 % hydrogène se destine à être un centre de formation pour les professionnels. Enfin, 40 km plus loin, dans le quartier historique de Berkeloord à Lochem, BDR Thermea est en train de convertir les réseaux existants des maisons historiques vers un chauffage à l’hydrogène. Ces tests en cours vont permettre aux professionnels impliqués d’élargir leur connaissance de l’hydrogène et de son utilisation dans les trois secteurs suivants : celui des quartiers, des maisons individuelles et des bâtiments historiques. Un retour d’expérience qui permettra au groupe d’implanter sa technologie sur le marché français.
Selon le site Euractiv, la Commission européenne considérera l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire comme étant « à faible teneur en carbone ». L'information a été révélée par un haut fonctionnaire de l’UE qui s’est exprimé au Parlement européen, dernier. "L’électrolyse peut être alimentée par de l’électricité renouvelable, la production sera alors classée comme de l’hydrogène renouvelable", a déclaré Paula Abreu Marques, cheffe de l’unité pour les énergies renouvelables et la politique CSC à la direction de l’énergie de la Commission européenne. Et de préciser : "Si vous avez des électrolyseurs connectés à des centrales nucléaires, cela serait classé comme de l’hydrogène à faible teneur en carbone ". La clarification de la Commission européenne était devenue nécessaire, car l’énergie nucléaire n’est en effet pas mentionnée dans la stratégie de l’UE pour l’hydrogène, que l’exécutif européen a présentée en juin de cette année. Pour les allemands, lorsque de l’énergie nucléaire est utilisée pour une électrolyse, l'hydrogène produit n'est pas vert, mais... jaune (et non violet, comme l'écrit Euractiv).
Selon l’agence Belga, le gouvernement flamand a prévu dans son plan de relance de 4,3 milliards d’euros une enveloppe de 125 millions pour la recherche et l’innovation sur l’hydrogène. L’annonce a été faite par la ministre régionale de l’Économie, Hilde Crevits. En Flandre, la quasi-totalité de la production d’hydrogène requiert encore de l’énergie fossile, générant ainsi un hydrogène qualifié de "gris". La production d’hydrogène "vert" (ou "propre") coûte cinq fois plus cher, selon Mme Crevits. La province passera donc d’abord – comme la stratégie de la Commission le prévoit – par l’hydrogène "bleu" : la production reste d’origine fossile, mais le CO2 dégagé est en très grande partie capturé. Les plus grands débouchés de l’hydrogène pour la Flandre se trouvent dans les industries chimique et sidérurgique, selon Mme Crevits. Leurs émissions de CO2 peuvent même être captées et réutilisées dans la production d’hydrogène, puis servir au verdissement du fret routier, maritime ou aérien.
C'est un sérieux revers pour la start-up américaine. Nikola Motor a vu plus du tiers de sa capitalisation boursière s'évaporer après les annonces de General Motors, qui a renoncé à prendre une participation de 11 % du capital. Le géant américain se contentera de fournir sa technologie Hydrotec de piles à combustible pour équiper les futurs camions à hydrogène. Et encore, il a seulement signé un protocole d'accord non contraignant. Le communiqué de presse commun est d'ailleurs plus laconique du côté de GM. Par ailleurs, il n'est plus question de faire en commun le pick-up Badger. Dans son communiqué, Nikola annonce que le projet dépendait justement d'un accord avec un constructeur. Les clients qui avaient versé un acompte seront donc remboursés. La start-up souligne le camion à hydrogène est au centre de sa stratégie. Le calendrier prévoit des prototypes fin 2021 et des tests avec des clients en 2022. GM ne lâche pas complètement Nikola, mais il prend clairement ses distances. Ce revers s'explique par la polémique qui avait suivi la publication d'un rapport par Hindenburg Research, accusant l'ancien patron Trevor Milton d'avoir menti sur l'état d'avancement de sa technologie. A noter que Bosch maintient également son partenariat avec Nikola. En revanche, il a ramené sa participation dans le capital de l’entreprise de 6,4 % à 4,9 %.
En Italie, le pétrolier Eni annonce travaille conjointement avec l’énergéticien Enel afin d'étudier deux projets pilotes visant à fournir de l'hydrogène vert dans ses raffineries. Les deux partenaires envisagent de produire de l'hydrogène vert grâce à des électrolyseurs d'environ 10MW alimentés par des énergies renouvelables. La production d'hydrogène vert pourrait débuter d'ici 2022-2023, estime Eni. « Nous travaillons à mettre en place le premier système d'exploitation avant la fin de notre plan triennal actuel », a confirmé Francesco Starace, Président du groupe Enel.
L’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) envisage de développer une centrale hybride photovoltaïque/éolienne destinée à alimenter une usine d’hydrogène vert d’une capacité d’électrolyse d’environ 100 MW. Ce projet devrait être finalisé en 2025, selon le journal Le Matin. La première unité de production d’hydrogène en Afrique serait cofinancée par la Banque allemande de développement (KfW). Pour Masen, le projet s’inscrit dans sa stratégie de développement des énergies renouvelables. À souligner également que le Maroc et l’Allemagne avaient signé en juin dernier à Berlin un accord relatif au développement du secteur de la production de l’hydrogène vert.
Le 24 novembre, le groupe japonais Kawasaki Heavy industries (KHI) a annoncé qu’il renonçait à ses activités nucléaires pour se consacrer au développement des énergies renouvelables, notamment l’hydrogène. Ce virage stratégique est en ligne avec la « Stratégie hydrogène » du gouvernement, qui a été amplifiée en 2017. Toutefois, le pays du soleil levant est prêt à certaines concessions. Ainsi, le Japon s’apprête à recevoir de l’hydrogène extrait du lignite - le pire des charbons- en provenance d’Australie. Un réservoir de 2 500 m3 a été ouvert en juin à Kobe en ce sens pour l’accueillir. Par ailleurs, des entreprises nippones font aussi affaire avec le Brunei, pour en produire à partir de gaz. Mais, l’hydrogène propre arrive : la plus grande installation de production d’hydrogène renouvelable (d’une capacité de dix mégawatts) au monde tourne depuis mars, à Namie Town, dans la préfecture de Fukushima. Ce passage au vert est incontournable, car le taux d’énergies renouvelables devra grimper à 45 % dès 2030 si le Japon, sixième plus gros producteur mondial de gaz à effet de serre, veut atteindre la neutralité carbone pour 2050…
Partant du principe que les femmes sont sous-représentées dans le domaine de l'hydrogène, en particulier dans les conférences, un collectif s'est formé sous le nom Wigh (Women in green hydrogen). L'idée vient d'Allemagne et on la doit à Charlotte Hussy, conseillère pour le GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit), l'agence de coopération internationale allemande pour le développement, basée à Bonn. Elle s'est rendu compte que les intervenants dans les événements H2 étaient surtout masculins. C'est ce qui l'a amenée à créer cette initiative dans le courant de l'été. On ne peut pas dire que les choses s'arrangent. Le collectif a par exemple comptabilisé les effectifs sur 13 conférences organisées en octobre et en novembre en Allemagne. Il y a eu 39 femmes pour 210 hommes. L'objectif est de donner plus de visibilité aux femmes dans l'hydrogène. Au départ, la volonté était de créer un groupe sur LinkedIn. Mais, le réseau a grossi, grâce à la création d'une base de données. Et Wigh entend devenir un mouvement international, présent notamment sur les réseaux sociaux. L'une de ses actions est de placer des expertes auprès des organisateurs de conférences et d'événements. Par ailleurs, un premier événement de networking est prévu le 15 décembre.